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Comportements
anormaux

Stéréotypie

Les stéréotypies et les comportements dépressifs sont des signes de mal être chez votre cheval qu’il ne faut pas ignorer. Celui-ci comble son ennui, manque d’activité ou stress par l’apparition de tics (comportements répétitifs) visant à améliorer ou extérioriser son état émotionnel.

Outre le fait que votre cheval manifeste ainsi son mal être, les stéréotypies peuvent avoir des répercussions sur la santé physique : usage excessif de la dentition, perte de poids.

Type Oral : comportement répétitifs faisant intervenir la bouche

  • Tic à l’appui/tic à l’air : lors du tic à l’appui le cheval pose ses incisives sur un objet (en général sa porte de box/abreuvoir), tire en arrière en gonflant les muscles de son encolure et émet un son rauque qui correspond à une dilatation de son œsophage (le cheval n’aspire pas réellement de l’air). Le cheval qui tique à l’air fait la même chose mais sans prendre appui.

Type Locomoteur : comportement répétitif faisant intervenir un mouvement

  • Tic de l’ours : le cheval se balance d’un antérieur sur l’autre (en général devant sa porte de box ou devant la sortie du pré)

  • Tic de l’encensement : le cheval secoue violemment sa tête de bas en haut (attention, cela peut également venir d’un problème locomoteur, il est impératif de contacter votre vétérinaire en cas de doute).

  • Tic déambulatoire : le cheval tourne en rond dans l’endroit où il est enfermé.

 

Causes

De nombreuses études ont montré que les tics sont déclenchés par le mode de vie que nous offrons à nos chevaux :

  • Quantité journalière de fourrage trop faible

  • Pas de contact social suffisant (entre équidés)

  • Restriction des mouvements (cheval au box)

  • Mode de sevrage ; moment stressant de la vie du poulain, qui peut induire l’apparition d’ulcères. Ce stress peut être augmenté par l’enfermement au box plutôt qu’une mise en troupeau

 

Traitement et prévention

Afin de prévenir l’apparition des tics, il est important d’offrir à votre cheval miniature une vraie vie d’équidé. Nos minis ne sont pas plus fragiles que les autres chevaux et ont les mêmes besoins :

  • Vie en troupeau pour le lien social

  • Vie en extérieur, si possible dans un pré offrant une topologie intéressante (relief de terrain, présence d’arbre, de haies,…), avec abris naturels ou non.

  • Accès à un fourrage en quantité suffisante

 

Dès l’apparition de signes de stéréotypies, il est important de réagir immédiatement. Plus le tic sera ancré, plus il sera difficile de soulager votre cheval de cette mauvaise habitude.

Attention toutefois de bien réagir, il ne faut pas essayer d’empêcher le cheval de tiquer, cela aura pour effet de le faire tiquer différemment et/ou de renforcer son mal être. Afin de lui venir en aide, il est impératif de trouver la cause du tic et d’y remédier par un changement de mode de vie.

  • Favorisez l’apport en fourrage et les contacts sociaux : un cheval qui est occupé ne cherche pas à compenser son ennui par des tics. De plus, la mastication permet de réduire l’acidité gastrique et donc l’apparition d’ulcères.

  • Maximisez le temps de pâturage, idéalement un cheval doit vivre 24h/24 en liberté en extérieur

 

Comportement dépressif

Hormis l’apparition de tics, votre mini peut déclencher un comportement dépressif, on parle alors d’un cheval apathique : tête basse, cou étiré, regardant fixement un point, ne bougeant pas les oreilles (comportement différent de la sieste où le cheval aura les yeux mi-clos). Dans cette attitude votre cheval aura un manque de réaction aux stimuli extérieurs ou au contraire une réaction exacerbée.

 

L’apparition du comportement dépressif trouve les mêmes causes que l’apparition de tics, votre cheval manifeste différemment son mal être. Un stress au travail peut également en être le facteur.

 

Tout comme pour les tics il est important de changer le mode de vie de votre mini et d’adapter le phase de travail :

  • Réduire l’intensité et la durée des séances

  • Favoriser l’utilisation du renforcement positif (cf. article Récompenser)

  • Augmenter les temps de repos

 

Comportement agressif

Votre cheval peut également déclencher des comportements agressifs vis-à-vis des humains ou de ses congénères : 

  • Vis-à-vis de ses congénères : le cheval vivant seul, que ce soit en box ou en extérieur, sans possibilité de contact social, aura tendance à se montrer agressif envers les autres chevaux. Au moment de la mise en contact, en général sur l’aire de pansage ou pendant le travail, le cheval va manifester des comportements de mécontentement voire d’agression envers les autres (oreilles couchées, secoue la tête, tentative de morsure, morsure, coup)

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Pour un cheval qui n’est pas habitué aux contacts sociaux, une mise en contact brutale et intermittente peut être source de stress et de mal être important puisqu’il se retrouve dans une situation inhabituelle pour lui, où il peut se sentir menacé. Ces comportements agressifs sont faits pour éloigner le danger potentiel que représentent les autres chevaux.

Il est également à noter qu’un cheval qui vit en troupeau « règle ses comptes » lorsqu’il est dans son pré (établissement de la hiérarchie). Le cheval vivant seul ne peut pas manifester ses comportements communs à son espèce, il interagit donc au moment où vous le mettez à proximité des autres. Avouez que ça n’est pas le meilleur moment si vous avez décidé de passer un peu de bon temps avec votre mini ou de le faire travailler.

 

  • Vis-à-vis des humains : cheval qui fuit lorsque vous entrez dans son pré ou qui se montre dissuasif voire agressif lorsque vous rentrez dans son box, tentative de morsure lors de la manipulation/du pansage/de la préparation, cheval qui pile et refuse d’entrer dans l’espace de travail ou à la sortie du pré. Ces comportements sont autant de signes qu’il ne faut pas prendre à la légère, un cheval qui n’est pas écouté montrera de plus en plus de signes d’agressivité jusqu’à ce que cela puisse devenir dangereux pour vous et pour lui.  

Il vous faudra analyser ces comportements... A quels moments votre mini manifeste-t-il que ça ne va pas ? De quelle façon ? Comment trouvez-vous votre cheval pendant les séances de travail ? Une fois le  dysfonctionnement identifié, à vous de mettre en place les bons gestes :

  • Peur d’un élément (licol/longe/brosse/surfaix/cône dans un coin du manège…) : désensibilisez

  • Douleur : votre cheval réagit excessivement à un endroit de son corps, ou il peut avoir mal aux dents, problème non perceptible à l’œil, il peut être nécessaire de faire intervenir votre vétérinaire.

  • Stress dans le travail : adaptez le rythme, l’intensité et la régularité des séances à son état physique et mental. L’exercice que vous lui demandez est-il dans ses capacités physiques ? L'exercice est-il compris ? (peut-être qu’il est nécessaire de revoir les étapes précédentes), son état d’esprit (et/ou le vôtre) ne nécessite-t-il pas que vous partiez tout simplement en balade ?

  • Ennui dans le travail : des séances monotones, trop longues, peuvent être source d’ennui pour votre cheval. N’hésitez pas à varier les séances et remplissez votre espace de travail d'objets qui pourront vous être utiles et rendre la séance intéressante pour lui (barres au sol, bâches, cônes, etc).

  • Changez votre comportement/état d’esprit : le changement de comportement de votre cheval peut être l’occasion de vous remettre en question et de revoir vos objectifs.

Le cheval adulte qui joue

Contrairement à l’être humain qui conserve des instincts de jeu une fois l’âge adulte atteint, le cheval adulte ne montre pas de comportement de jeu à proprement parler. Ce que vous pouvez prendre pour un jeu : chevaux se chamaillant, galopant en groupe, jetant des coups de cul, sont la manifestation de comportements sociaux visant à établir où rétablir une hiérarchie et à communiquer dans ce sens. On peut également les constater lors de moments fortement excitants : heure de nourrissage par exemple, ou de températures froides générant du mouvement pour se réchauffer.

Chez le cheval le comportement de jeu est réservé aux jeunes, les poulains mâles conservant plus longtemps cette attitude (en général des bagarres sans conséquences).

Si votre cheval joue, avec un objet par exemple ou qu’il montre un défoulement excessif lors de la mise au pré ou au travail, demandez-vous si son mode de vie est compatible avec son espèce. Les vérifications précédemment exposées dans cet article s’imposent, en priorité : votre cheval a-t-il assez de relations sociales avec des congénères ? A-t-il assez d’espace pour se déplacer ? Rappelons que même un étalon a besoin de relation avec d’autres chevaux, si vous ne souhaitez pas le faire reproduire (demandez-vous où est l’intérêt de le garder entier), si vous ne pouvez pas lui offrir des juments pour le moment un hongre fera un très bon compagnon.

 

L’automutilation

Le cheval manifeste physiquement, par des plaies localisées, sont mal être :

  • Réponse à un inconfort : calculs, douleurs, lésions, allergies cutanées, etc. l’intervention d'un professionnel de la santé animale pour résoudre la source du problème est indispensable

  • Agression redirigée vers son propre corps dans le cadre où le cheval n’a pas accès à ses congénères. Comportement fréquent chez les étalons en cas de présence d’un autre entier avec lequel il ne pourrait pas interagir.

Quand on pense aux comportements anormaux nous pensons automatiquement aux tics, il est important de savoir qu'il en existe d'autres et de pouvoir les détecter. Si ces comportements anormaux apparaissent, nous en sommes responsables par la vie que nous imposons à nos chevaux, soit par soucis pratiques, soit par anthropomorphisme. Nous avons la charge de leur bien être, nous avons le droit de faire des erreurs, mais il est important de réagir dès qu'un cheval montre des signes d'inconfort et de remettre en question nos convictions et nos pratiques.

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